Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

impromptus littéraires - Page 6

  • valse océane

    Dans la valse océane où flirtent les embruns
    avec les grains de sable au gré du vent marin
    j'arpente du regard mon rêve sans rivage
    quand de l'onde les gris tous ceux du ciel partagent
    sur cette ligne étale où débutent mes fins

    Et je danse avec eux - tous les troubles de l'air,
    une gigue corsaire échappée de mes yeux
    que j'en ai le vertige et que c'est délicieux
    de sacrifier un peu de mon cœur sur sa tige
    au chant de l'atmosphère et son jeu hasardeux

    Comme on arme un vaisseau d'une bordée de voiles
    sur les cheveux mouillés de Neptune endormi
    en suivant le faisceaux du désastre d'un jour
    je te quitte ma terre au sol endolori
    et lance tous mes vœux sur la piste aux étoiles

    Et le chaos y gagne une fête foraine
    avec son bal musette et ses bois qui nasillent
    les galets font de l'œil aux planètes anciennes
    comme certains garçons savent combien les filles
    aiment sous les façons l'audace des aubaines

    Le grand miroir sans tain de la mer s’encoquine
    embarquant des canots à flanc de goélettes
    qui tirent sur leur jupe avec des cris de mouette
    mais c’est du Rock’n’Roll qui monte des cabines
    tandis que sur le port fatigue le musette

    Et je ferme les yeux puisqu’enfin tu m’embrasses
    et qu’en fermant les yeux je sais d’où je t’enlace
    et nous dansons tous deux sur la piste aux étoiles
    et nos cœurs amoureux bientôt mettrons les voiles
    et nous serons bien loin au réveil de Neptune

    croisiere.jpg

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    impromptu littéraire - tiki# 61

  • lettres mortes

    1049350325.jpgNe pas l’ouvrir et tout savoir

    de ce pli sur mon écritoire ;

    déjà suffise à mon bonheur

    d’en percevoir la douce odeur

     

    Ah, l’être ! …l’être que contient

    cette enveloppe qui me vient

    d’un ailleurs aussi véritable

    que des pensées les plus aimables

     

    tant attendues, tant espérées

    pour encore un temps cachetées

    tout au plaisir de différer

    le plaisir d’en lire le trait

    à s’ensuivre

     

    Ne pas l’ouvrir – pas maintenant !

    Savourer cet ajournement

    plus intense que la venue

    du cadeau qu’on a tant voulu

     

    Ah, lettre ! … lettre, jour de fête !

    J’ai cette griserie en tête

    où se mêlent tous les refrains

    des « je te veux », des « allez, viens »

     

    Et ça bourdonne des printemps

    les vivaces débordements

    qui portent l’âme à s’émouvoir

    d’un rais lumineux sous le soir

    et m’enivrent

     

    Ne pas l’ouvrir qu’avec les yeux

    et respirer encore un peu

    de sa lointaine provenance

    la fine et précieuse éloquence

     

    Ah ! l’être (lettre), c’est magie !

    C’est commencer où tout finit

    signé le dernier caractère

    dans les mains du destinataire

     

    C’est l’envol des félicités

    allant sous l’aile repliée

    porter à l’autre en quelques pages

    Delaporte_Salmigondis.jpgle plus intime des messages

    comme un livre

     

    Ne pas l’ouvrir – comme toujours,

    la joindre à tes lettres d’amour

    que jamais le rêve n’en sorte…

    Oh, magnifiques

    Oh, rhétoriques lettres mortes

     

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    impromptu littéraire - tiki# 60

    illustration (ci-dessus) : Janine Delaporte.

  • ragtime

    (an american tale)

    Connais-tu cette histoire
    de la colombe et du petit homme noir ?
    Ils s'étaient rencontrés sur le trottoir
    où les gens passaient sans jamais les voir
    et si leur vie en noir et blanc
    laissait le monde indifférent
    il leur suffisait que les enfants
    les regardent en souriant

    jusqu'au jour
    où un garçon
    les mena par le bras
    dans sa maison

    de ce jour
    tout - l'amour
    et le goût qu'ils eurent
    pour l'aventure,

    devint un bonheur
    de chaque instant
    et ça mettait des fleurs
    dans les yeux des passants

    et c'était nouveau
    c'était rigolo
    même pour les ronchons
    dans leurs chaussons

    Oh, bien sûr...
    certains trouveraient à redire
    d'autres à médire
    qu'importaient ces quelques grincheux
    le parti pris de vivre heureux
    raflait tous les suffrages
    tous les âges
    du jeune au plus vieux :

    La vieille dame et son piano
    n'était plus cette virago
    à qui l'on pensait en tremblotant
    à présent on allait danser
    sur tous les rythmes fous
    qui s'échappaient de sa fenêtre sans volets

    La fille du boucher
    et les chats du quartier
    sur le toit du resto
    tenaient un casino
    et plumaient du banquier voisin
    le fils et ses petits copains qui s'en foutaient

    Et c'est ainsi que rejaillit l'espoir
    d'une colombe, un petit homme noir
    et l'entremise d'un petit garçon
    dont on ne sut jamais les noms

    now you can truly say you've heard
    an american tale
    would you honestly spread it 'round
    and never let it fade in the shade?
    for its magic to work better on and on
    when the skies are grey
    when it all seems wrong
    you could turn it into a lovely song
    for the children to sing along:

    Right from the skies above
    was sent to me this amazing dove
    I was alone and the great big city
    where no one took care nor dared look at me
    is also where I found out
    what in this world this is all about
    Not only angels have wings and fly
    my lovely dove can such as high

     

    1ragtime.jpg

    podcast

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    impromptu littéraire - tiki# 59

  • sisssuUUiiii

    4MONSTZ.JPG

    SuUuiii, je l'ai pondu mon impromptu de la semaine...
    (tiki#57)

    mais 'faudra aller le chercher, hin hin !

  • cuisine hier

    Batterie.jpg

    Ça faisait ting bling balang klang

    et puis des frichtis, des glouglous

    ça nous faisait tirer la langue

    on s’asseyait sur ses genoux

    et voici comme on prenait goût

    à la vie

     

    Au matin, pour notre réveil

    le café sentait le soleil

    nous, on buvait du chocolat

    du brassé, du qu’on trouvait pas

    chez les copains

     

    A midi, on jetait nos groles

    avec nos cartables d’école

    on consolait nos théorèmes

    avec l’escalope à la crème

    qu’on mâchait bien

     

    Au souper, les soirées d’hiver

    déclinaient la pomme de terre

    en purée, poêlées croustillantes

    ça nous gaverait la sous-pente

    jusqu’à demain

     

    Ça faisait ting bling balang klang

    et puis des frichtis, des glouglous

     

    On devenait sioux, iroquois

    pour se risquer du bout du doigt

    à chiper de la crème anglaise

    tandis qu’on ramenait les fraises

    de nos jardins

     

    Le doux parfum des madeleines

    sonnait le glas de la semaine

    et les panières soupiraient

    l'amande et la fleur d'oranger

    sous le jasmin

     

    Quand, pour nettoyer nos bêtises

    on roulait nos bras de chemise

    au vrai, la douce punition

    que de pleurer sur un oignon

    avant le bain

     

    Ce matin, un vent a passé

    dans la cuisine désertée

    malgré les gens rassemblés, là

    qui pleurait, qui parlait tout bas

    et dans son coin

     

    Ça faisait ting bling balang klang

    et j’avais son nom sur la langue

    mes deux filles sur les genoux

    grignotaient ; je reprenais goût

    à la vie

     

     

     

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    ______________________________________
    Impromptu Littéraire - tiki#36
    où je vous recommande aussi les excellents textes de Poupoune et Toncrate
    ainsi que (à suivre)...